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personne ne l’a possédée ! »

Comme ils examinaient l’intérieur du salon, le nègre Dorerame descendit du lit, et, après lui, une de ces belles femmes. Un autre nègre se leva alors et monta sur le lit avec une autre femme, et ainsi de suite jusqu’au septième. Ils les coïtèrent de cette façon les unes après les autres, à l’exception de la belle femme, dont il a été question, et des vierges. Chacune de ces femmes semblait monter sur le lit avec la plus grande répugnance, et en descendait, après son coït, la tête basse.

Cependant les nègres convoitaient tous, les uns après les autres, la belle femme ; mais elle les repoussait en disant : « Je ne consentirai jamais à cela et, quant à ces vierges, je les prends aussi sous ma protection. »

Dorerame se leva alors et se rendit auprès d’elle, tenant dans ses mains son membre en érection, raide comme une colonne[1]. Il se mit à l’en frapper sur la figure et sur la tête, en lui disant : « Il y a cette nuit six mois que je te presse de répondre à mes désirs, et toujours tu me refuses, mais il faut qu’à présent, dans cette nuit même, je te possède ! »

Lorsque cette femme vit l’opiniâtreté du nègre et l’état d’ivresse dans lequel il se trouvait, elle essaya de le calmer en lui faisant des promesses « Assieds-toi près de moi, » lui dit-elle, et cette nuit verra l’accomplissement de tes désirs. »

Le nègre s’assit près d’elle, et son membre se dressait toujours comme une colonne. Le roi ne revenait pas de sa surprise.

La femme se mit à chanter et fit

  1. (46) Le texte arabe est littéralement : « Ou aïrouhou kaïme bine ïadihi ki el eûmoud. » Eûmoud veut dire, pilier, colonne.