Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 47 —

« Je ne sortirai d’ici que par ruse ! » Simulant alors le besoin de vomir et des hauts de cœur, il posa sa main sur sa bouche et se précipita vers le milieu de la cour. Le nègre lui dit : « Dieu te bénisse ! ô une telle ; si c’eût été une autre, elle eût certainement vomi dans le lit. »

Le roi alla ensuite à la porte intérieure de la maison et l’ouvrit, puis il la referma derrière lui, et ainsi de suite jusqu’à la septième qui donnait sur la rue. Il retrouva alors ses compagnons qui étaient dans une grande anxiété et qui l’interrogèrent sur ce qu’il avait vu.

Le roi leur dit : « Ce n’est pas le moment de répondre. Le jour est proche. Entrons dans cette maison avec la bénédiction de Dieu et la bonté de son aide ! »

Il fut entendu qu’ils se tiendraient sur leurs gardes, car il y avait dans la maison sept nègres, douze vierges et sept femmes belles comme des lunes.

Les compagnons du roi, l’ayant complimenté sur son courage, pénétrèrent dans la maison.

Le Vizir dit au roi : « Quels sont donc ces vêtements ? » Le roi lui dit : « Fais silence, sans eux, je n’aurais pu me procurer les clefs. » Puis il se rendit dans la chambre où étaient les deux femmes avec lesquelles il avait couché, il ôta les vêtements qu’il avait sur lui et reprit les siens en ayant soin de garder son sabre. Il se dirigea ensuite vers l’endroit où se trouvaient les nègres et les femmes ; ses compagnons et lui se tinrent debout, rangés derrière la portière.

Lorsqu’ils eurent jeté leurs regards dans la salle ils dirent : « Parmi ces femmes, il n’y en a pas de plus parfaite et de plus belle que celle qui est assise sur un coussin élevé ! » Le roi dit : « Je la réserve pour moi, si