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Le roi dit ensuite : « Ô Omar, monte à la place la plus élevée, » et Omar, s’étonnant de cet expédient, s’écria : « Que Dieu te prête son secours, ô notre maître, et seconde ton juste projet ! » Il monta ensuite sur les épaules du chaouch, puis sur le dos du Commandant des gardes et sur celui du vizir, et il posa les pieds sur les épaules de ce dernier, se plaçant ainsi qu’avaient fait les autres. Il ne restait plus que le roi.

Celui-ci dit alors : « Au nom de Dieu, et que sa bénédiction soit sur son Prophète, sur qui soient la miséricorde et le salut de Dieu ! » et il posa ensuite sa main sur le dos du chaouch en disant : Prends patience un moment ; si je réussis, tu seras récompensé. » Il en fit de même pour les autres, jusqu’à ce qu’il arrivât sur le dos d’Omar, auquel il dit également : « Ô Omar, prends patience un moment à cause de moi, et je te nommerai mon secrétaire particulier. Surtout, ne remue pas ! » Puis, posant les pieds sur ses épaules, le roi put atteindre avec ses mains la terrasse et s’écria : « Au nom de Dieu ! qu’il répande ses bénédictions sur le Prophète, sur qui soient la miséricorde et le salut de Dieu ! » puis il s’élança. Il était sur la terrasse.

Il dit ensuite à ses compagnons : « Que chacun de vous descende de l’épaule de celui qui est au-dessous de lui ! » et ils descendirent les uns après les autres. Ils ne purent s’empêcher alors d’admirer l’idée ingénieuse du roi, ainsi que la force du chaouch, qui avait porté quatre hommes à la fois.

Le roi se mit ensuite à la recherche d’un endroit pour descendre, mais il ne trouva pas de passage. Il déroula alors son turban de dessus sa tête, en attacha un bout avec un seul nœud à l’endroit où il