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ces murs, s’il plaît à Dieu très élevé ! mais au moyen d’un expédient pour lequel j’ai besoin de votre aide, et, si vous me le prêtez, l’escalade s’accomplira, s’il plaît à Dieu très élevé ! »

Ils lui dirent : « Qu’y a-t-il à faire ? »

« Faites-moi connaître, dit le roi, quel est le plus fort d’entre vous. » Ils répondirent : « C’est le chef de la police, qui est ton chaouch. »

Le roi dit : « Et qui, après ? »

Ils répondirent : » Le commandant des gardes. »

Le roi dit : « Et ensuite, qui ? »

Ils répondirent : « Le grand vizir, » et c’était tout.

Omar entendait et s’étonnait. Il comprit que c’était le roi et il en ressentit la plus grande joie.

Le roi dit : « Qui reste-t-il encore ? »

Omar dit : « Moi, ô notre maître. »

Le roi lui dit : « Ô Omar, tu as découvert qui nous sommes, mais ne divulgue pas le secret de notre déguisement, et tu seras absous de notre blâme. »

« Entendre, c’est obéir, » répondit Omar.

Le roi dit ensuite au chaouch : « Appuie tes mains contre le mur, de manière à faire ressortir ton dos. »

Le chaouch fit ainsi.

Puis le roi dit au commandant des gardes : « Monte sur le dos du chaouch. » Il monta et mit les pieds sur les épaules du premier. Enfin le roi prescrivit au vizir de monter ; celui-ci monta jusque sur les épaules du commandant des gardes et appuya ses mains contre le mur.