Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 32 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Bahloul se précipita aussitôt sur elle et, d’un seul coup, fit entrer complètement son membre dans son vagin, puis il se mit à travailler comme un pilon, et elle à remuer son derrière, et cela jusqu’à ce que les deux éjaculations arrivassent en même temps. Enfin il essuya son membre, se leva d’auprès d’elle, abandonna la robe et s’en alla.

La négresse dit à Hamdouna : « Ô ma maîtresse, n’est-ce pas comme je te l’avais dit ? Bahloul est un méchant homme, et tu n’as pas pu avoir l’avantage sur lui. Les gens en font un objet de moquerie, et par Dieu ! c’est lui qui se moque des autres. Pourquoi n’as-tu pas voulu ajouter foi à mes paroles. » Hamdouna se tourna vers sa négresse et lui dit : « Ne me fatigue pas de tes observations. Il est arrivé ce qui devait arriver, et toute vulve porte inscrit à son ouverture le nom de celui qui doit y entrer[1], que ce soit chose licite ou défendue, qu’il y ait amour ou haine, et si Bahloul n’avait pas eu son nom écrit sur ma vulve, il n’y aurait jamais pénétré, ni lui, ni un autre, m’aurait-il donné la totalité de l’Univers, avec tout ce qu’il contient. »

Pendant qu’elles causaient ainsi on frappa à la porte. La négresse demanda qui était là, et pour réponse entendit la voix de Bahloul disant : « C’est moi ! » Hamdouna, se demandant ce que venait faire le bouffon, fut prise de frayeur. La négresse demanda alors à Bahloul ce qu’il désirait et reçut la réponse suivante : « Apporte-moi un peu d’eau. » Elle sortit

  1. (39) Ces mots, « toute vulve porte inscrit à son ouverture le nom de celui qui doit y entrer (Koul ferdj mektoub ali esm Nakahou) » font allusion à cette phrase tirée des traditions laissées par Mohammed et souvent répétée par les Musulmans : « Tout homme porte inscrite sa destinée sur son front et nul ne peut l’en ôter. »