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prophétesse : elle entendit parler de Moçaïlama, et de même ce dernier entendit parler d’elle.

Cette femme était puissante, car les Beni Temim formaient une troupe nombreuse. Elle disait : « La prophétie ne convient pas à deux personnes. Il faut que lui soit prophète, et alors je suivrai ses lois ainsi que mes disciples, ou bien moi je serai prophétesse, et lui et ses disciples suivront mes lois. »

Ceci arriva après la mort du Prophète de Dieu, que le salut et la miséricorde de Dieu soient sur lui !

Chedja écrivit alors à Moçaïlama une lettre dans laquelle elle lui disait : « La prophétie ne peut convenir à deux personnes simultanément, mais seulement à une seule : nous nous réunirons et nous nous examinerons mutuellement, nous et nos disciples. Nous discuterons sur ce que Dieu a fait descendre sur nous (le Coran) et celui qui sera reconnu pour être le véritable prophète, nous suivrons ses lois. »

Elle ferma ensuite la lettre, la donna à un courrier en lui disant : « Rends-toi avec cette missive à el Yamama et remets-la à Moçaïlama ben Kaïss ; quant à moi je marche sur tes traces avec l’armée. »

Le jour suivant la prophétesse monta à cheval avec son goum[1] et marcha sur les traces de son envoyé. Lorsque ce dernier arriva près de Moçaïlama, il le salua et lui présenta la lettre.

Moçaïlama l’ouvrit, la lut et il en comprit le contenu ; il fut consterné de ce qui arrivait et se

  1. (20) Goum, réunion de cavaliers formant l’escorte représentant quelquefois les forces belligérantes des grands et des chefs arabes

    Peut-être dans le sens employé par l’auteur ce mot devrait-il être rendu par Disciples.