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côté, en éprouvait une grande satisfaction, parce que cela avait enfin apaisé son ardeur pour le coït[nde 1]. Mimoun, ayant subi victorieusement son épreuve, put donc venir s’asseoir avec ses compagnons.

Abou el Heïdja dit alors à Zohra : « Vois ! nous avons satisfait à toutes les conditions que tu nous as imposées ! C’est à toi maintenant à m’accorder la faveur qui devait, suivant nos conventions, être le prix de notre réussite. « C’est trop juste ! », répondit la princesse, et elle s’abandonna à lui. Il la trouva l’excellente des excellentes[nde 2].

Quant au nègre Mimoun, il épousa Mouna. Abou el Heïloukh choisit, parmi toutes, celle des vierges à laquelle il trouva le plus d’attraits.

Ils restèrent tous dans ce palais, se livrant à la bonne chère et à tous les plaisirs, jusqu’au moment où la mort vint mettre un terme à leur heureuse existence et dissoudre leur réunion, que Dieu leur fasse miséricorde[1], ainsi qu’à tous les musulmans ! Amen !

  1. (j’’) Note de l’éditeur. On trouve dans certains textes la version suivante : Mouna, une fois les cinquante jours écoulés, fut heureuse d’avoir atteint le terme de l’épreuve, car elle était exténuée de coït, mais comme Mimoun ne se retirait pas, elle envoya dire à Zohra : « Ô ma maîtresse, le délai est écoulé, et il ne se sépare pas de moi ! Je t’en conjure par Dieu le magnifique ! tire-moi de cette fâcheuse situation. Mes cuisses sont brisées et il m’est impossible de rester couchée ! » Mais Mimoun jura qu’il ne se retirerait pas que les dix jours ordonné par son maître ne fussent accomplis, et il tint parole.
  2. (k’’) Note de l’éditeur. Autre version de ce qui précède : L’exploit de Mimoun remplit tout le monde d’admiration. Ils prirent alors possession de tout ce que renfermait le château en fait de richesses, de filles, de serviteurs, de femmes et d’entourage. Ils firent de tout des parts égales qu’ils se distribuèrent entre eux, puis Abou el Heïdja coïta Zohra, qu’il trouva, etc.
  1. (167) En prononçant le nom d’un coreligionnaire mort, les musulmans ne manquent jamais d’ajouter : Que Dieu lui fasse miséricorde ! (Allah irahmou الله يرحمـه) !