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pas, vous engagez-vous à vous constituer mes prisonniers, chez moi, et à vous mettre à mon entière discrétion ? » « Nous nous y engageons ! » répondirent-ils.

Elle exigea d’eux le serment d’être fidèles à leur parole, puis, mettant sa main dans celle d’Abou el Heïdja, elle lui dit : « En ce qui te concerne, je t’impose la tâche de déflorer quatre-vingts vierges sans éjaculer. Telle est ma volonté ! » Il répondit : « J’accepte. »

Elle le fit alors entrer dans une chambre où se trouvaient plusieurs espèces de lits et lui envoya successivement les quatre-vingt vierges. Abou el Heïdja les déflora toutes et ravit ainsi, dans une seule nuit, la virginité de quatre-vingts jeunes filles, sans que son membre laissât échapper la moindre goutte de sperme. Une vigueur aussi extraordinaire remplit d’étonnement Zohra, ainsi que tous ceux qui étaient présents.

La princesse, se tournant alors vers le nègre Mimoun, demanda : « Et celui-là, quel est son nom ? » Ils répondirent : « Mimoun ! » « Pour ce qui est de toi, lui dit-elle en lui indiquant Mouna, tu vas coïter cette femme pendant cinquante jours de suite, sans te reposer ; tu pourras, si tu le veux, ne pas éjaculer, mais dans le cas où l’excès de la fatigue te forcerait à t’arrêter, tu n’aurais pas rempli tes obligations. » Tous se récrièrent sur la dureté d’une pareille condition, mais le nègre Mimoun protesta, disant : « J’accepte la condition et je m’en tirerai à mon honneur ! » Ce nègre avait, en effet, une passion insatiable pour le coït. Zohra lui ordonna d’entrer dans la chambre de Mouna, avec celle-ci, à laquelle elle recommanda de l’avertir dès qu’elle s’apercevrait de la moindre trace de fatigue chez le nègre.

« Et toi, quel est ton nom ? » dit-elle en s’adressant à l’ami d’Abou el Heïdja. « Abou el