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son grand Vizir.

Lorsqu’arriva entre ses mains le livre désigné ci-dessus, il m’envoya chercher, afin que j’allasse chez lui, m’invitant à ce rendez-vous avec les plus grandes instances. Je me rendis aussitôt dans sa demeure et il me reçut de la manière la plus honorable.

Trois jours après il vint me trouver et, me montrant mon livre, il me dit : « Voilà ton œuvre ! » Comme je rougissais, il ajouta : « N’aie pas honte, parce que tout ce que tu as dit est la vérité ; il n’y a de quoi effrayer personne dans tes paroles. Tu n’es point d’ailleurs le premier de ceux qui ont traité de cette matière et, j’en jure par Dieu ! certes, la connaissance de ce livre était nécessaire. Il n’y aura que l’ignorant déhonté et ennemi de toute science qui ne le lira pas ou qui le tournera en ridicule. Mais il te reste encore diverses choses à dire. » Je lui demandai quelles étaient ces choses, il me répondit : « Je désire que tu ajoutes dans cet ouvrage un supplément dans lequel tu traiteras des remèdes dont tu n’as parlé, en y joignant les faits qui s’y rattachent, sans omettre aucun détail. Tu y décriras les motifs de l’acte de la génération, ainsi que les choses qui peuvent y mettre obstacle.

« Tu mentionneras également dans cet ouvrage les remèdes pour dénouer l’aiguillette, et ceux qui augmentent les dimensions des petits membres et les rendent fiers. Tu citeras ceux qui enlèvent la mauvaise odeur des aisselles et des parties naturelles de la femme, et ceux qui rétrécissent ces parties. Tu parleras également de la grossesse des femmes, de manière que ton livre soit complet, sans omettre aucune chose. Enfin, tu auras atteint ton but si ce livre satisfait tous les désirs. »

Je répondis au Vizir : « Ô notre maître ! tout ce que tu as décrit n’est pas difficile à exécuter, s’il plaît à Dieu très