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Historique de l’ouvrage


Ce livre magnifique, je l’ai composé après un petit livre connu sous le nom de Flambeau de l’Univers, qui concerne les mystères de la génération.

Ce dernier ouvrage avait été porté à la connaissance du Vizir de notre Seigneur Abd el Aziz, maître de Tunis la bien gardée.

Ce Vizir illustre était son poète, son compagnon, son ami et son secrétaire particulier. Il était judicieux, éprouvé, sagace et sage, le plus savant des gens de son temps et le plus entendu en toutes choses. Il s’appelait Mohammed ben Ouana ez Zouaoui et tirait son origine des Zouaoua[1]. Il avait été élevé à Alger, et c’est dans cette ville qu’il avait été connu de notre Seigneur Abd el Aziz el Hafsi[2].

Le jour de la prise d’Alger, ce Seigneur se réfugia avec lui à Tunis, que Dieu le conserve par sa puissance jusqu’au jour de la résurrection ! et il le nomma

  1. (11) Les Zouaoua forment une tribu de la Kabylie indépendante entre Dellys et Bougie, et ils occupent les hauts pitons du Djurjura. Le pays de Koukou, dont les écrivains espagnols ont fait un royaume, n’est autre que celui de la tribu Kabyle des Zouaoua qui, à l’époque de l’arrivée des Turcs en Algérie fut souvent en lutte contre eux.
  2. (12) Il ne peut être question ici que de la soumission d’Alger aux Espagnols, en ce sens que cette ville, en l’année 1510 (916 de l’Hégire), reconnut la suprématie de l’Espagne en s’engageant à lui payer tribut, ou bien de l’établissement de la domination Turque en 1515 (921 de l’Hégire). Ce sont là les deux seuls cas de soumission que relatent les anciens historiens, et à aucune de ces époques ne régnait un Abd el Aziz à Tunis. Il est bien probable, toutefois, que c’est de la domination Turque que l’auteur veut parler, alors que l’émir d’Alger, Salem ben Toumi, ayant appelé Barberousse avec ses Turcs pour l’aider à faire la guerre aux Espagnols, celui-ci parvenu dans la ville fit mettre l’émir à mort et se fit proclamer Roi d’Alger à sa place.

    À cette époque le souverain de Tunis se nommait Abou Omar Amane Mohammed.

    Le bey du nom d’Abd el Aziz qui, par l’époque de son règne, se rapproche le plus de l’évènement signalé par l’auteur, est Abou Omar Abd el Aziz qui mourut en 899 et fut un des meilleurs khalifas de la dynastie des Beni Hafs. Cette erreur de concordance ne doit pas, d’ailleurs, étonner ceux qui savent combien les historiens Arabes sont inexacts dans leurs citations.