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Chapitre XVe

Relatif aux remèdes
qui provoquent l’avortement.

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Sache, ô Vizir, que Dieu te fasse miséricorde ! que les remèdes qui amènent l’avortement et la chute du fœtus du ventre de la mère, sont innombrables. Mais, parmi eux, je ne te ferai connaître que ceux que j’aurai reconnus et éprouvés comme bons, afin que chacun puisse bien savoir ce qui peut lui être utile ou nuisible.

Je parlerai, en premier lieu, de la racine de garance[1]. Une petite quantité de cette substance fraîchement cueillie, ou même séchée, mais en ayant soin dans ce dernier cas, au moment de s’en servir, de la briser convenablement et de l’humecter pour qu’elle puisse pénétrer plus facilement, vicie le sperme de l’homme ou tue le fœtus en amenant sa chute et provoquant l’apparition des règles, quand elle est introduite dans le vagin de la femme. Le même résultat est obtenu au moyen de la décoction de cette plante absorbée à jeun par la femme et employée en même temps, comme remède externe, pour humecter le vagin.

Les fumigations de vapeur de graines de chou brûlées font tomber le fœtus, lorsque la femme

  1. (144) Certains textes portent Araoua عـراوة, qui serait le buphtalmum sylvestre, mais il y a lieu de croire qu’il s’agit bien de la racine de garance عـروق الفوة, car l’ouvrage de médecine d’Abd er Rezeug el Djezaïri en fait un abortif.