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Chapitre XIIIe

Relatif aux causes de la jouissance dans l’acte
de la génération.

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Sache, ô vizir, que Dieu te fasse miséricorde ! que les causes qui tendent à développer la passion pour le coït sont au nombre de six, savoir : la chaleur d’un amour ardent, l’abondance du sperme, la proximité de l’objet aimé dont [on] a cherché avidement la possession, la beauté du visage, une alimentation convenable et l’attouchement.

Sache aussi que les causes du plaisir dans la copulation et les conditions de la jouissance sont nombreuses, mais que les principales et les meilleures sont : la chaleur de la vulve, son étroitesse, sa sécheresse et sa bonne odeur. De ces conditions, si quelqu’une vient à manquer, c’est en même temps quelque chose qui fait défaut à la volupté. Mais, si le vagin réunit les conditions exigées, ce sont, au contraire, des motifs d’accroissement de jouissance. En effet, l’humidité de la vulve relâche les nerfs, la fraîcheur lui enlève toute vigueur, enfin la mauvaise odeur du vagin et sa grande largeur nuisent essentiellement au plaisir.

L’extrême jouissance, qui a sa source dans l’éjaculation impétueuse et abondante du sperme, dépend d’une circonstance : il est de toute nécessité que la vulve soit pourvue d’un pompoir[1], car alors celui-ci se cramponne au membre de l’homme et aspire le sperme par la force irrésistible de son attraction comparable

  1. (36) Le mot Djadeba, que j’ai rendu dans ce passage par attraction, vient de la racine Arabe djedeb, qui signifie attirer, entraîner, pomper, etc. Cette expression se reproduit plusieurs fois dans le cours de cet ouvrage, et j’ai lieu de penser qu’elle répond tout à fait à une particularité qui se rencontre chez certaines femmes privilégiées et qui est désignée vulgairement sous le nom de Casse-noisettes.