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veut tenir secrètes. » « Y en a-t-il d’autres ? » lui demanda-t-on. Elle ajouta : « Celle qui a un caractère très jaloux et qui élève la voix, de façon à couvrir celle de son mari ; celle qui répand des cancans ; la renfrognée ; celle qui est travaillée du besoin de faire voir sa beauté aux hommes et qui ne peut rester chez elle, et à propos de cette dernière j’ajouterai que, lorsque tu vois une femme riant beaucoup et se tenant continuellement à la porte de sa maison, tu peux affirmer que c’est une putain insigne.

« Sont encore mauvaises d’entre les femmes, celles qui s’occupent des affaires d’autrui ; celles qui passent leur vie à se lamenter ; celles qui volent le bien de leur mari ; celles qui sont d’un naturel désagréable et emporté ou peu reconnaissantes du bien qu’on a pu leur faire ; celles qui s’éloignent de la couche conjugale ou qui, par la position qu’elles y donnent à leur ventre et à leur dos sont incommodes pour leurs maris ; celles dont l’esprit est tourné vers la fourberie, la trahison, la calomnie et la ruse.

« Il y a encore celles qui n’ont pas la main heureuse dans ce qu’elles entreprennent ; celles qui sont toujours portées au blâme et à la trahison ; celles qui n’invitent leurs maris à remplir le devoir conjugal que lorsque cela leur convient à elles-mêmes ; celles qui sont bruyantes au lit ; celles, enfin, qui sont effrontées, dépourvues d’intelligence, bavardes et curieuses. »

« Voilà quelles sont les plus mauvaises d’entre les femmes ! »