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Considérations générales sur le Coït


Louange à Dieu qui a mis le plus grand plaisir des hommes dans les parties naturelles des femmes et qui a fait consister celui des femmes dans les parties naturelles des hommes.

Il n’a donné de bien-être aux parties des femmes, il ne leur a accordé de satisfaction et de bonheur qu’elles n’aient été pénétrées par les organes du mâle, de même les parties sexuelles du mâle n’ont ni repos, ni tranquillité qu’elles ne soient entrées sans celles de la femme.

Lorsque cette opération mutuelle a lieu surviennent, entre les deux opérants, les ébats, les entrelacements[1], ainsi qu’un combat animé. La jouissance ne tarde pas à arriver par suite du contact des parties inférieures des deux ventres[2]. L’homme travaille dans le pilement et la femme le seconde par un remuement excitant[3] ; enfin l’éjaculation arrive !

Dieu a fait le baisement sur la bouche, sur les deux joues et sur le cou, ainsi que le sucement des lèvres fraîches, afin de provoquer l’érection dans le moment favorable. C’est lui qui, dans sa sagesse, a embelli la poitrine de la femme par les seins,

  1. (5) Le mot Ilitah employé par l’auteur signifie l’attaque mutuelle de deux bêtes à cornes qui, après s’être frappé la tête l’une contre l’autre, se retirent aussitôt après avoir cherché à entrelacer leurs cornes : c’est un coup sec entre deux combattants. L’expression de l’auteur arabe fait image. Je n’ai pu rendre l’équivalent en français.
  2. (6) Le mot arabe ana veut dire la partie inférieure du ventre où croissent les poils près des parties de la génération.
  3. (7) L’auteur pour exprimer le mouvement qui a lieu dans le coït se sert du mot Dok qui s’applique à l’homme et Kez qui s’applique à la femme — Le premier de ces mots signifie concasser, briser, piler, broyer ; c’est l’action du pilon qui fonctionne dans le mortier. Le second exprime un mouvement, un branlement excitant, exhilarant et lascif à la fois.