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es l’auteur de tout le bruit. » La voyant bien décidée à arriver à ses fins, il fit ce qu’on exigeait de lui. Elle, de son côté, alla au-devant des voisins accourus à son aide et les congédia en leur donnant une explication quelconque de ce qui s’était passé. Ils se retirèrent en lui faisant leurs condoléances.

Restée seule, elle ferma sa porte et vint retrouver son amant malgré lui. Elle le tint séquestré une semaine entière et ne lui rendit la liberté que lorsqu’il fut exténué[nde 1].

Apprécie, d’après cela, les ruses des femmes et ce dont elles sont capables !

Histoire d’un mari cocufié
par son âne.


On raconte qu’un homme, qui était marié et exerçait la profession de portefaix, possédait un âne dont il se servait pour son travail. Sa femme était très grasse et d’une corpulence fort charnue : elle avait une vulve très grande, très fournie en chair, très profonde et excessivement large. Son mari, au contraire, avait une verge petite et molle. Aussi le détestait-elle à cause des faibles dimensions qu’avait son membre, tant en longueur qu’en grosseur, et surtout parce qu’il remplissait rarement le devoir conjugal. Il était, en effet, assez peu vigoureux pour cette action, tandis qu’elle, avide de coït, ne s’en

  1. (u’) Note de l’éditeur. Le cachet arabe a été laissé en entier à ce conte et le traducteur n’a pas cru devoir y toucher malgré les impossibilités qu’il renferme. La plus saillante est celle qui le termine : on ne peut admettre en effet qu’un homme marié ait pu être ainsi séquestré sept jours dans de semblables conditions.