Chapitre XIe
Relatif aux ruses et trahisons
des femmes.
Sache, ô vizir, que Dieu te fasse miséricorde ! que les stratagèmes des femmes sont nombreux et ingénieux. Leurs ruses l’emportent sur celles de Satan lui-même, car Dieu très élevé a dit (Coran, chapitre XII, verset 28.) que les fourberies des femmes sont grandes, et il a dit également (Coran, chapitre IV, verset 78), que les stratagèmes de Satan sont faibles. En comparant la parole de Dieu contenue dans ces deux versets, relativement à la fourberie de Satan et à celle de la femme, on voit combien est grande cette dernière[1].
Histoire du mari trompé convaincu
lui-même d’infidélité.
On raconte qu’un homme aimait
une femme douée d’une grande beauté et réunissant toutes les
perfections imaginables. Il lui avait fait de nombreuses avances
qu’elle avait repoussées ; puis il avait tenté de la séduire
par des cadeaux très riches, qu’elle avait également refusés.
Il se plaignait, se lamentait et prodiguait sa fortune afin
de faire sa conquête, mais il ne pouvait rien en obtenir. Il
en était devenu maigre comme un spectre.
Cela dura un certain temps, pendant
- ↑ (132 ) Le naturel des femmes est tel. (Rabelais. Livre III Chapitre 33.)