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animaux de même espèce,

القضيب El Kedib. La verge.
الكيـبوس El Kibouss. Le développé de gland.
المتمغط El Metemerote. Le susceptible d’allongement.

On prétend que, de tous les animaux de la création de Dieu, le lion est celui qui est le plus grand connaisseur en fait de coït. Lorsqu’il rencontre la lionne, il l’examine avant de s’accoupler à elle. Il reconnaît si elle a été déjà couverte par le mâle. Lorsqu’elle vient à lui, il la flaire, et si un sanglier l’a croisée, il distingue immédiatement sur elle l’odeur de cet animal ; puis il sent son urine, et si le résultat de l’examen n’est pas favorable, il entre en fureur et se met à tourner de tous côtés en balançant sa queue à droite et à gauche. Malheur à l’être qui vient à passer à ce moment à sa portée, car, infailliblement il le met aussitôt en pièces ; cela fait, il revient vers la lionne qui, se sentant dévoilée, s’arrête de frayeur : il la flaire une seconde fois, pousse un rugissement qui fait trembler la montagne et s’élançant sur elle, lui lacère le dos à coups de griffes. Il va même jusqu’à la tuer et à uriner ensuite sur son corps.

On dit que parmi les animaux, il n’en existe pas qui soit à la fois plus jaloux et plus intelligent que le lion. On assure aussi qu’il se montre soumis et se retire devant celui qui le circonvient par de belles paroles.

Celui qui, rencontrant le lion, découvre ses parties sexuelles, le fait fuir aussitôt.

Quiconque prononce devant lui le nom de Daniel, que le salut soit sur lui ![1] le met en fuite

  1. (131) Il est probable que cette croyance tire son origine du séjour de Daniel dans la fosse aux lions.