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« d’une colonne qui se voit de loin.
« S’il se dresse, il me met à nu et me rend honteux.
« Prends-le, mets-le dans ta tente qui
« s’élève entre les montagnes connues.
« Il s’y collera d’une manière merveilleuse ; tu ne verras point
« en lui de relâchement et, tant qu’il y restera, il restera planté comme un clou.
« Prends-le donc : qu’il devienne la poignée du vase dont
« tu m’as parlé, alors qu’il était vide et sans anse.
« Viens, examine-le et apprécie promptement
« Combien il est énorme dans son érection vigoureuse et sans pareille !
« Si tu désires un medeleuk convenable,
« un medeleuk raboteux pour le placer entre tes cuisses,
« prends celui-ci, mets-le au milieu de ton chaudron.
« Il n’en résultera que du bien, ô ma maîtresse, ton chaudron serait-il même étamé[nde 1] ! »

Ayant appris ces vers par cœur, je pris congé d’Abou Nouass et je retournai auprès de Fadehat el Djemal. Elle se trouvait seule,

  1. (m’) Note de l’éditeur. On dit vulgairement en arabe, d’un homme difficile à satisfaire, qu’il est mokeus deur, étamé. Ce vers renferme sans doute une idée analogue se rapportant à la vulve.