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feras connaître tout ce qui se sera passé entre vous deux. »

Je le lui promis, et Abou Nouass me récita les vers suivants :

« Ô Fadehat el Djemal, prends patience :
« J’ai compris tes paroles et mon obéissance éclatera aux yeux de tous.
« Ô toi l’estimée, la chérie de quiconque
« peut jouir de tes charmes et en tirer gloire.
« Ô prunelle de mes yeux, tu présumais que je serais
« embarrassé, pour te rendre une réponse lumineuse.
« Mais, certes ! c’était ton amour qui s’était insinué dans mon cœur
« et avait troublé ma raison aux yeux de tous, comme tu vois.
« Tous me considèrent comme possédé du démon ;
« ils m’appellent baladin, bouffon, plaisant.
« Or, par Dieu ! qu’y-a-t-il en moi en fait de bouffonnerie ? Serait-ce que
« nul n’a un membre de la dimension du mien ? Tiens, mesure-le, le voilà !
« Quiconque en goûte, contracte pour moi une tendresse extrême
« et un amour violent. C’est un fait certain et avéré,
« que sa longueur est comme celle