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d’une bague ; sa langue paraissait être incrustée de pierres précieuses, ses yeux noirs et bien fendus avaient la langueur du sommeil et sa parole avait la douceur du sucre. Elle était douée d’un embonpoint remarquable et sa chair était moelleuse comme le beurre frais et pure comme le diamant.

Quant à sa vulve, elle était blanche, proéminente, arrondie comme une voûte ; le milieu en était rouge et le feu en sortait ; elle ne recélait pas la moindre trace d’humidité, car douce au toucher, elle était excessivement sèche. Dans la marche, elle ressortait en relief comme un dôme élevé et comme un plat retourné. Au repos, elle se dessinait entre ses cuisses, sur son corps étendu, comme un jeune enfant dormant sur le sein de sa mère ou comme un chevreau couché sur son éminence.

Cette femme était ma voisine. Toutes les autres femmes jouaient et riaient avec moi, me plaisantaient et prenaient un grand plaisir à mes propos. Je me rassasiais de leurs baisers, de leurs étreintes et de leurs mordements, du sucement de leurs lèvres, de leurs seins et de leurs cous ; je les coïtais toutes, sauf ma voisine, et, parmi elles, cependant, je ne désirais posséder que celle-ci qui, loin de plaisanter avec moi, m’évitait au contraire. Lorsque je parvenais à la prendre à part, à badiner avec elle et à exciter sa gaîté et que j’en venais à lui parler de mes désirs, elle me récitait des vers dont le sens m’échappait et que voici :

« J’ai vu, entre les montagnes, une tente solidement plantée,
« que sa hauteur fait apparaître aux yeux de tous au milieu des airs.
« Mais le pieu qui soutenait son