Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 184 —

lèvres, ou même l’une d’elles seulement. Dans la cicatrisation de la blessure, il se forme une grosseur qui barre le passage et qui nécessite, pour que le vagin redevienne abordable au membre, une opération chirurgicale et l’emploi du bistouri.

El Merour, le profond. C’est celui qui a toujours la bouche ouverte et dont le fond est à perte de vue. Le membre le plus long peut seul y atteindre.

El Âddad, le mordeur. C’est celui qui, lorsque le membre y a pénétré et qu’il brûle d’une violente passion, se met, dans son ardeur, à s’ouvrir et à se fermer sur le membre. C’est surtout à l’approche de l’éjaculation que l’homme sent la tête de son membre mordue par le pompoir, qui n’est autre que la matrice. Et certes il y a en celle-ci une force attractive pareille à celle de l’aimant, qui aspire le sperme du membre et étreint celui-ci en l’attirant dans ses profondeurs les plus reculées. Si Dieu, dans sa puissance, a décrété que la femme doit devenir enceinte[nde 1], le sperme se concentre dans la matrice, où il est vivifié peu à peu ; mais si, au contraire, Dieu ne permet pas la conception[nde 1], la matrice expulse la semence qui se répand dans le vagin.

El Meussas, le suceur. C’est le vagin qui, dominé par l’ardeur amoureuse, à la suite de nombreuses et voluptueuses caresses ou d’une longue continence, se met à sucer le membre qu’il reçoit, avec une force capable d’épuiser tout son sperme, agissant ainsi avec lui comme l’enfant qui tète sa mère. Les poètes l’ont

  1. a et b (h’) Note de l’éditeur. Périphrase arabe pour dire « s’il y a (ou s’il n’y a pas) conception.