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El Molki, la duelliste. C’est la vulve qui, chaque fois que le membre s’y étant introduit exécute son mouvement de va et vient, se porte à sa rencontre dans la crainte qu’il ne se retire avant l’arrivée de la jouissance, car il n’y a aucun bonheur pour elle sans le choc du membre contre la matrice, c’est-à-dire contre le pompoir, et c’est pourquoi elle s’empresse de lui présenter la matrice pour qu’il l’atteigne et y éjacule. Certaines vulves animées d’un violent penchant sexuel et d’un ardent désir du coït, soit naturels, soit résultant d’une continence prolongée, se jettent avec avidité à la rencontre du membre qui approche de leur entrée, en ouvrant la bouche comme l’enfant à la mamelle poussé par la faim, auquel sa mère présente son sein. De même aussi avance et recule cette vulve à l’approche du membre pour le mettre en face de la matrice, craignant que seul il n’y arrive pas.

La vulve et le membre ressemblent alors à deux duellistes adroits : Chaque fois que l’un d’eux se précipite sur son adversaire, celui-ci oppose son bouclier pour parer le coup et repousser l’attaque. Le membre est représenté par le sabre, la matrice par le bouclier. Celui qui éjacule le premier est le vaincu et celui qui arrive à retarder le plus longtemps son éjaculation est le vainqueur, et certes ! c’est un beau combat ! C’est ainsi que je voudrais combattre, sans m’arrêter, jusqu’à la mort.

Ainsi a dit le poète :

« Je leur ai produit l’effet d’un fantôme subtil
« tissant comme tisse l’araignée,
« et ils m’ont dit : « Jusqu’à quand coïteras-tu ? »
« Je leur ai répondu : « Je coïterai jusqu’à