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semblables est le seul mobile de ses efforts.

Il n’hésite point d’ailleurs, pour donner plus de poids à ses recommandations, à multiplier les citations religieuses et, en plusieurs circonstances, il invoque même l’autorité du Coran, le livre sacré par excellence chez les musulmans.

Il y a lieu de penser que cette œuvre, sans être précisément une compilation, n’est pas due toute entière au génie du Cheikh Nefzaoui, et que plusieurs emprunts ont été faits à des auteurs arabes et indiens. Ainsi tout ce qui est relatif à Moçaïlama et à Chedja est tiré de l’ouvrage de Mohammed ben Djezir el Taberi ; les diverses positions décrites pour le coït, ainsi que les mouvements qui leur sont applicables, proviennent de livres indiens ; enfin le traité des oiseaux et des fleurs, par Azeddine el Mocadecci, paraît avoir été consulté en ce qui est relatif à l’interprétation des songes. Mais on ne peut qu’approuver l’auteur d’avoir cherché à s’entourer des lumières des savants qui l’avaient précédé ; et il y aurait de l’ingratitude à ne pas reconnaître les bienfaits que son livre a répandus chez un peuple encore dans l’enfance en ce qui concerne l’art d’aimer.

Il est à regretter seulement que cet ouvrage complet sous tant de rapport, présente cependant une omission fâcheuse en ce qui concerne une habitude trop commune chez les Arabes pour ne pas mériter une attention particulière. Je veux parler de ce goût si répandu chez les Grecs et chez les Romains et qui consiste à préférer un jeune garçon à une femme ou bien à considérer celle ci comme un jeune garçon.

Il y avait, à ce sujet, de bons et salutaires conseils à donner, ainsi que sur les plaisirs que prennent entre elles les femmes Tribades. Le même silence est gardé par l’auteur à l’égard de la bestialité ; cependant les deux contes qu’il rapporte et qui parlent, l’un de deux femmes se caressant mutuellement, et l’autre d’une femme recherchant les caresses d’un âne,