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El Âas, la primitive. C’est un nom applicable à toute vulve, quelle qu’elle soit.

Ez Zerzour, l’étourneau. C’est la vulve de la très jeune fille, ou, à ce que l’on prétend, celle de la femme brune.

Ech Cheukk, la fente. C’est la vulve de la femme maigre. Elle est comme une crevasse dans un mur et l’on n’y voit pas la moindre apparence de chair. Que Dieu nous préserve d’elle !

Abou Tertour, celle qui a une crête[1]. C’est le nom que porte la vulve munie d’une crête rouge comme celle d’un coq, qui ressort surtout au moment de la jouissance.

Abou Khochime, la camuse. C’est celle qui a les lèvres[2] minces et la langue[1] petite.

El Guennfoud, le

    arabe feurdj qui désigne l’ensemble des organes de copulation de la femme. En effet, l’expression vulve, dans son sens le plus étendu, est affectée à la partie externe de ces organes limitée par la membrane hymen, et vagin s’applique uniquement au conduit destiné à recevoir le membre viril et compris entre l’hymen et la matrice, dont il embrasse le col. Ces deux mots sont donc improprement employés pour rendre feurdj. Mais comme il n’était pas possible de se servir, dans les descriptions, d’une périphrase embarrassante, comme organes de copulation de la femme, et encore moins d’un mot bas et trivial comme con, il a été jugé convenable d’user de la figure de rhétorique appelée synechdoque, c’est-à-dire de désigner le tout par la partie, en employant tour à tour les deux mots sus mentionnés, mais de préférence vulve, quand il s’agit de qualités extérieures, et vagin quand la description a trait à des qualités intérieures.

  1. a et b (121) Il n’est pas douteux que l’auteur ait voulu désigner ici par crête la partie des organes sexuels de la femme nommée Clitoris, d’un mot grec, κλειτορισειν, qui veut dire chatouiller, titiller. Le clitoris est le siège de la volupté ; il s’allonge et se durcit par le chatouillement.
  2. (122) Il est question ici des petites lèvres, ou nymphes qui, chez les jeunes filles, ne dépassent pas les grandes.