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À l’approche de la femme il se redresse et entre en érection ; il semble dire à la vulve : « aujourd’hui, c’est avec toi que j’assouvirai mes désirs, ô mon amie ! » et elle, le voyant dressé et raide, s’étonne de ses dimensions et semble lui dire : « qui pourra recevoir un pareil membre ? » Pour toute réponse il place sa tête à la porte de la vulve, lui fait ouvrir la bouche et pénètre jusqu’au fond. Lorsqu’il se met à remuer par dessous, elle se moque de lui et lui dit : « Combien ton mouvement est trompeur ! » car, il n’est pas plus tôt entré qu’il sort et les deux testicules semblent se dire : « Notre membre est mort ; il a succombé après l’arrivée de la jouissance, l’assouvissement de la passion et l’éjaculation du sperme ! » Lui, sortant précipitamment de la vulve, essaie de relever la tête : il retombe mou et inerte. Les testicules répètent : « Notre frère est mort ! notre frère est mort ! » Il proteste en disant : « Il n’en est rien ! » mais la vulve s’écrie : « Pourquoi te retires-tu ? Ô menteur, tu avais dit que si tu entrais, tu ne sortirais plus ! »

En Nâasse, le dormeur. Ce nom lui vient de son apparence trompeuse. Quand il entre en érection, il s’allonge et se raidit à tel point qu’on pourrait croire qu’il ne doit jamais se ramollir. Puis, lorsqu’il sort de la vulve ayant assouvi sa passion, il s’endort.

Parmi les membres de cette espèce, il en est qui s’endorment dans l’intérieur même de la vulve, mais la plupart en sortent encore raides ; à ce moment le sommeil les gagne et petit à petit ils arrivent à être tout à fait endormis.

Ez Zoddame, l’enfonceur. Il tire ce nom de ce que, lorsqu’il