Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 147 —

La coriandre (keusbeur كسبر) signifie que la vulve (keuss كـس) est guérie (bra برا).

On raconte à ce sujet que le sultan Haroun er Rachid, ayant chez lui plusieurs personnages importants de ses familiers, se leva, les laissant pour se rendre chez une de ses femmes qu’il voulait coïter. Il la trouva affligée de son écoulement menstruel et revint alors vers ses compagnons avec lesquels il s’assit, se résignant à ce contretemps.

Or, il arriva qu’un instant après cette femme revint à l’état de pureté[nde 1]. Lorsque, d’après ses habitudes, elle en eut acquis la certitude, elle fit aussitôt ses ablutions, puis envoya au sultan, par une de ses négresses, un plat de coriandre[1].

Il se trouva qu’Haroun er Rachid était encore au milieu de ses familiers lorsque la négresse lui présenta le plat. Il le prit et se mit à l’examiner, ne se rendant pas compte de l’intention de la femme qui le lui envoyait. Il finit par le passer à un de ses poètes, qui, après l’avoir reçu des mains du Calife, le considéra attentivement, puis récita les vers suivants :

« Elle t’a envoyé de la coriandre (Keusbeur كسبر)
« blanche comme le sucre.

  1. (u) Note de l’éditeur. C’est-à-dire que ses règles cessèrent. Voir note p.
  1. (96) La Coriandre, keusbeur, possède, pour la conservation des viandes, une propriété analogue à celle du sel. Les viandes séchées et assaisonnées d’aromates portent le nom de Kheliâ : elles se conservent pendant plus d’une année. La coriandre est, en outre, un médicament stimulant et carminatif.