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Le sens de ces paroles : « Celui qui coïte pour lui-même et pour satisfaire ses désirs, éprouve un plaisir plus intense et plus durable » est que, si l’homme, lorsqu’il se sent disposé au plaisir, se livre à l’exercice du coït avec plus ou moins d’ardeur selon l’envie qu’il en ressent, et dans le moment qui lui convient, et si sa jouissance est provoquée et réglée par le seul besoin de se rapprocher de la femme, il n’a pas à craindre de devenir impuissant.

Mais celui qui coïte pour autrui, c’est-à-dire qui n’a en vue que la satisfaction des désirs de sa maîtresse et tend tous ses efforts vers ce but impossible à atteindre, celui-là néglige la conservation de sa propre santé et est mis en péril par les plaisirs qu’il veut procurer à autrui.

Doivent être considérés comme nuisibles le coït dans le bain ou immédiatement après en être sorti, et le coït après une saignée ou un purgatif, ou après d’autres débilitants de cette nature. Doit aussi être évité le coït après une forte ivresse. Le coït de la femme qui a des règles abondantes est également pernicieux pour l’homme en même temps que pour la femme elle-même, parce que, dans cet état, son sang est vicié et son utérus froid ; puis, si la moindre quantité de sang s’insinue dans le canal de l’urètre de l’homme, il peut lui survenir de nombreuses maladies. Quant à la femme, elle n’éprouve pas de jouissance pendant ses règles et elle a le coït en aversion.

Pour ce qui est relatif au coït dans l’eau, quelques-uns prétendent qu’il n’y a pas de plaisir à en attendre, si, comme il y a lieu de le croire, le degré de jouissance dépend de la chaleur de la vulve de la femme, parce que dans cette condition particulière, la