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« et ses embrassements font fuir la santé. »

On dit aussi, sous forme de proverbe : « Ne coïte pas la vieille femme, t’offrirait-elle de te nourrir de pain fait de semoule et d’amandes (gâteau). »

L’excès du coït, en raison de la dépense de sperme qu’il occasionne, porte atteinte à la santé. Car, de même que le beurre, fabriqué avec la crème, représente la quintessence du lait et que, si on lui retire la crème, le lait perd ses qualités, de même aussi le sperme est formé de la quintessence des aliments et sa perte débilite l’économie. D’autre part l’état du corps et par suite, les qualités du sperme, dépendent directement du genre d’alimentation qu’on suit. Il faut donc, si on veut se livrer passionnément au coït sans éprouver une trop grande fatigue, se nourrir d’aliments réconfortants : de confitures excitantes[1], de plantes aromatiques, de viande, de miel, d’œufs et d’autres aliments analogues. Celui qui suit ce régime est à l’abri des accidents suivants auxquels expose le coït excessif :

premièrement, la perte de sa vigueur génésique ;

deuxièmement, l’affaiblissement de sa vue ; car, en admettant qu’il échappe à la cécité, il est certain d’être au moins affligé de maux d’yeux, s’il ne suit mes conseils ;

  1. (78) Ces confitures portent le nom de Madjoun et sont faites de fruits, particulièrement de cerises et de poires, qu’on fait cuire avec du miel. Suivant qu’on veut les rendre plus ou moins épicées, on ajoute, en quantités variables, de la cannelle, de la muscade, etc.