femme sur le compte de cet homme, elle lui dit : « C’est mon mari et pour lui je me sacrifierais ! » « C’est un dur esclavage auquel tu es réduite, lui dit-il, et je te plains. Nous appartenons à Dieu et nous retournerons à lui[nde 1] ! Mais quel immense malheur et quelle calamité que cette beauté incomparable et ces formes délicieuses soient pour cet homme que je vois ! » Elle lui répliqua : « Ô fils de ma mère[nde 2], par Dieu ! s’il te faisait par derrière ce qu’il me fait par devant, certes ! tu vendrais tes biens récemment acquis et jusqu’à ton patrimoine. Il te paraîtrait beau, sa laideur se changeant alors pour toi en perfection. » « Que Dieu te le conserve[nde 3] ! » repartit Moussa.
On raconte aussi que le poète Farazdak rencontra, un certain jour, une femme à laquelle il lança un regard brûlant d’amour et qui, pour ce motif, l’apostropha ainsi : « Qu’as-tu à me regarder de cette façon ? Aurais-je mille vulves que tu n’aurais pas à espérer qu’il y en ait une pour toi ! » « Pourquoi cela ? » lui dit le poète. « Parce que tu es extérieurement laid, dit-elle, et que ce que tu as de caché ne vaut pas mieux ! » Il répliqua : « Si tu voulais me mettre à l’épreuve, tu t’apercevrais que mon intérieur est de nature à me faire pardonner mon extérieur. » Puis il se découvrit et lui montra
- ↑ (j) Note de l’éditeur. Formule Musulmane de résignation (Voir le Coran, chapitre II, verset 151).
- ↑ (k) Note de l’éditeur. Expression familière qui n’implique pas forcément que celui auquel elle s’adresse soit le frère de celui qui l’emploie.
- ↑ (l) Note de l’éditeur. Littéralement : « Que Dieu te bénisse à son sujet. »