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la fausseté de l’allégation. » Mais ce qu’il en faisait n’était que par égard pour cet homme. El Adjadge se retira alors, en récitant ces vers :

« Dahama et son père Mesedjel espéraient
« que l’émir prendrait sur le champ une décision
« au sujet de mon impuissance.
« Le cheval n’est-il pas parfois paresseux ?
« et pourtant c’est un animal grand et fort. »

Une fois rentré il se mit à presser sa femme dans ses bras, à la caresser, à l’embrasser sur la bouche ; mais à cela se bornaient ses efforts, il restait incapable de donner des preuves de sa virilité. Dahama lui disait : « Mets de côté les caresses et les étreintes ; elles ne suffisent pas à l’amour. Ce qu’il me faut, c’est un membre solide et raide, dont le sperme coule jusque dans ma matrice ! » Et elle lui récita les vers que voici :

« Par Dieu ! ne cherche pas à m’amuser par des étreintes,
« et par beaucoup de baisers et d’embrassements.
« Pour apaiser mes tourments, il n’y a que le membre
« dont le sperme pénétrera au-dessous de moi jusque dans mon récipient (utérus). »

El Adjadje, désespérant, la conduisit aussitôt à sa famille et, pour cacher sa honte, la répudia cette nuit même.