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par des gens qui s’aiment et qui, n’étant pas parfaitement conformés de dos et de ventre, y trouvent malgré cela les moyens de s’entr’aider dans cette opération.

On raconte qu’il y a des femmes exercées à coucher avec l’homme et qui, étant sur le dos, lèvent une de leurs jambes verticalement en l’air ; sur leur pied ainsi dressé est posée une lampe pleine d’huile et allumée. L’homme coïte la femme et celle-ci ne laisse point tomber la lampe, ni une goutte de l’huile qu’elle renferme, et la lampe reste toujours allumée. Le coït n’est nullement entravé par cet exercice, qui demande une grande habitude de la part de l’homme et de la femme.

Certainement les gens de l’Inde ont décrit dans leurs ouvrages un grand nombre de manières de coïter, mais la plupart de ces manières ne donnent point de jouissance dans leur application, et elles exigent plus de peine qu’elles ne procurent de plaisir. Ce qu’il y a de préférable dans le coït, ce qui met le comble à la jouissance, c’est l’étreinte, ce sont les baisers et les sucements de lèvres : voilà ce qui distingue le coït de l’homme de celui des animaux. Nul n’est insensible aux jouissances qui proviennent de la différence des sexes, et l’homme passionné pour le coït y trouve la suprême félicité.

Lorsque l’amour de l’homme est porté à son plus haut degré, tous les plaisirs du coït deviennent faciles pour lui, et il les satisfait par l’étreinte et par les embrassements. C’est là la source du bonheur pour tous les deux.