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évitée. Tous les deux sont couchés sur le côté, et c’est dans cette position que l’homme accoste la femme par derrière. Si la femme se couche sur le dos, elle soutient par un coussin sa bosse qui se trouve derrière elle, et elle élève son derrière le plus haut possible ; l’homme se place accroupi les jarrets pliés[nde 1] entre les jambes de la femme. Dans cette position, leurs deux bosses sont tenues éloignées et ils peuvent éviter ainsi les difficultés de coït qui résulteraient de la rencontre de ces deux appendices.

Il en sera de même si la femme se place la tête en bas et le derrière en l’air, suivant la manière dite El Kouri, qu’ils auront avantage à employer, s’ils sont tous les deux contrefaits de la poitrine et non du dos. L’un des deux, dans ce cas, fait les mouvements de va et vient.

Mais le signalement le plus curieux et la description la plus amusante, que j’aie vus de ce genre de bossu, sont contenus dans ces vers :

« Ses deux extrémités se sont rapprochées l’une de l’autre,
« et la nature en a fait un objet de risée.
« Il a été mutilé et sa taille s’est raccourcie.
« Il ressemble à un homme qui se baisse pour éviter un coup.
« ou qui, ayant reçu le premier coup,
« se recroqueville en attendant le second. »

Si l’homme a l’épine dorsale courbée à hauteur des reins et le dos droit, de telle sorte que, debout, il ait l’attitude de l’homme à moitié pros-

  1. (c) Note de l’éditeur. — Ici c’est le mot Mokorfeuss, dont il a été question ci-dessus à la note 65 qui se trouve dans le texte et qui a été traduit par « pliant les jarrets ».

    Cette expression se représente fréquemment, précédée le plus souvent du mot djeleuss s’asseoir.