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badineries entremêlées de baisers, de mordements de cuisses, d’accolements de poitrines, tu n’obtiendras pas d’elle ce que tu désires ; tu n’éprouveras aucune jouissance lorsqu’elle partagera ta couche, et il ne naîtra, dans son cœur, ni penchant, ni affection, ni amour pour toi : enfin, toutes ses qualités te resteront cachées. »

On raconte qu’un homme, ayant interrogé une femme sur les choses les plus propres à faire naître l’affection dans le cœur des femmes, en ce qui regarde les plaisirs du coït, en reçut cette réponse :

« Ô toi qui me questionnes, les choses qui développent l’amour pour l’instant du coït, ce sont les badineries et les jeux qui le précèdent, puis l’étreinte vigoureuse au moment de l’éjaculation.

« Crois-moi, les baisers, les mordements et les sucements de lèvres, les accolements de poitrine, les promenades de la bouche sur les seins et l’humement de la fraîche salive, voilà ce qui rend durable l’affection.

« En agissant ainsi, les deux éjaculations ont lieu simultanément, c’est-à-dire que la jouissance vient à la femme et à l’homme dans un seul et même instant. L’homme alors rencontre le pompoir qui, par sa connexion avec le membre viril fait ressentir à l’un et à l’autre les plus doux plaisirs. »

« Voilà ce qui donne naissance à l’amour et si les choses ne se sont point passées ainsi, la femme n’aura pas eu un plaisir complet et les délices du pompoir ne se seront pas fait jour. Sache que la femme ne verra ses désirs satisfaits et n’aimera celui qui la coïtera, qu’autant que celui-ci la mettra en état de se servir de son pompoir ; mais, quand le pompoir sera réalisé, elle aura pour son amant l’amour le plus violent, lors même qu’il aurait l’extérieur le plus désagréable.