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toujours des invectives à la bouche ; elle répand une mauvaise odeur, qui vous infecte quand vous êtes près d’elle et qui ne vous quitte même pas lorsqu’elle s’éloigne de vous.

Est non moins méprisable, d’entre les femmes, celle qui parle sans utilité, qui est hypocrite et qui ne fait pas le bien ; celle qui, alors que son mari la sollicite de remplir le devoir conjugal, ne tient pas compte de sa prière ; celle qui ne seconde pas son mari dans les affaires qu’il peut avoir ; celle enfin, qui l’importune de plaintes et de pleurs continuels.

Une femme de cette nature, si elle voit son mari irrité ou triste, ne s’afflige pas avec lui ; bien au contraire, elle redouble de rires et de jeux et ne cherche pas, par des caresses, à calmer sa mauvaise humeur. Elle est prodigue de sa personne pour d’autres que pour son mari ; ce n’est pas pour lui qu’elle se pare, et ce n’est pas pour lui plaire qu’elle cherche à s’embellir. Loin de là, elle est d’une malpropreté excessive et laisse voir à son mari ce qu’il y a de répugnant, dans sa personne, en fait de choses sales et d’habitudes honteuses. Enfin jamais elle ne se sert d’Atsmed[1], ni de Souak.

D’une telle femme, il n’y a pas de bonheur à espérer pour celui qui l’épousera. Que Dieu nous préserve d’elle !


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  1. (58) L’Atsmed est de l’antimoine, dont on fait un collyre. Les femmes s’en noircissent l’intérieur des paupières, afin de faire paraître les yeux plus grands et d’en augmenter l’éclat.