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Les stations partout s’éclairent de signaux ;
Le golfe voit danser la barque sur les flots.
Le folâtre dauphin se joue en l’onde émue ;
L’oiseau criard des mers d’un son rauque salue
Un retour désiré. Dans chaque lampe a lui
À travers les barreaux la clarté qu’un ami
Attise en accueillant le marin, il le pense,
Le marin bienvenu qui n’est plus exilé.
Du foyer sainte joie, élan de l’espérance,
Le contemplant au sein de l’océan troublé,

XIX


Au fanal, au bosquet, hautes les lampes brillent,
De Médora Conrad cherche entre elles la tour,
C’est en vain. Chose étrange ! alors qu’elles scintillent,
La sienne est sombre. Prête à fêter son retour,
Peut-être elle n’est pas entièrement éteinte,
Mais seulement voilée ; et pour sortir de crainte
Par le premier canot il descend sur le bord,
Regarde impatient l’aviron qui le guide,
De l’aile du faucon il veut plus que l’essor
Pour le porter là haut, comme le trait rapide !
Les rameurs un moment prennent quelque repos.
Sans attendre, sans voir, lui se jette à la nage,
S’efforce, atteint la grève, ayant fendu les flots,