Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/77

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Le quatrième court, quand la nuit et l’orage,
Au sein d’un noir chaos mêlent leur sombre horreur.
Il écoute anxieux des mers le choc sauvage
Qui n’agita jamais son sommeil ni son cœur !
Sa fougueuse pensée éclate en fol délire
Dans les rugissements de son propre élément !
Il a souvent vogué sur son mobile empire,
Adorant sa vitesse et son emportement.
Maintenant le fracas répète à son oreille
Une voix si connue, hélas ! qui crie en vain.
Le vent siffle en grondant sur le captif qui veille,
La foudre de la nue a déchiré le sein
Et de son double éclat a frappé sa tourelle ;
À travers les barreaux l’éclair scintille et fuit,
Plus riant à ses yeux que l’étoile fidèle.
Il a traîné sa chaîne à la grille. Elle luit.
Espérant son salut de son péril, sûr gage,
Il a levé la main et ses fers vers le ciel,
Afin que sa pitié détruisît son image,
De la foudre implorant le choc certain, mortel.
L’acier et le blasphème attirent le tonnerre…
Mais la foudre, roulant, dédaigne de frapper :
Elle s’éloigne et meurt. Il reste solitaire.
C’est un perfide ami qui vient de le tromper !