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Sans pouvoir corriger ce passé trop certain
Ni reculer d’un jour l’arrêt qui le défie,
Compter l’heure qui reste à l’horrible agonie,
Sans un cœur, d’un ami sans l’encouragement
Pour dire que la mort est un soulagement ;
Voir autour l’ennemi forgeant la calomnie
Destinée à noircir cette fin fe la vie,
Devant soi des tourments que l’âme peut porter
Sans savoir si la chair y saura résister.
En sentant qu’un seul cri, le cri de la nature,
Fait honte à la vertu qui cède à la torture ;
Laisser la vie en bas que nous refuse en haut.
Monopoliste ardent, du ciel le saint dévot.
Et son beau ciel à soi, de terrestre espérance,
Plus sûr qu’un paradis, sa seule jouissance,
La bien-aimée, enfin, ravie à son amour :
Ces pensers déchiraient le captif tour à tour,
Des pensers plus poignants que l’humaine torture ;
Qu’importe ? bien ou mal, c’est tout, s’il les endure.

VII


Le premier jour a fui : Gulnare est invisible ;
Le second, le troisième, elle n’a pas paru.
Mais ce qu’elle a promis, un charme irrésistible
L’obtient, sinon Conrad n’eût pas trois jours vécu.