Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/72

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Recherchant à son tour la vague sympathie.
Sur le long chapelet l’œil du Pacha penché,
Ne voit que de Conrad la prochaine agonie,
À sa seule victime avec ragé attaché.

« Tu l’emportes, Pacha ! sur ton cimier respire
Le triomphe siégeant. Le fier Conrad est pris
Et sa troupe détruite, et ton captif expire,
Tel tu fixas son sort. Qu’il n’ait que ton mépris :
Ta haine, un être vil ne l’a point méritée !
Plus sage il me paraît d’élargir sa prison.
Sa liberté me semble ici bien ; achetée
Par ses trésors entiers, une vaste rançon.
La renommée ici vante l’or du Corsaire ;
Puissent ces biens échoir au Pacha mou seigneur.
Abattu par ce coup, couché dans la poussière,
Épié, poursuivi, brisé même en son cœur.
Ce serait à présent une facile proie ;
Mais s’il meurt tout d’un coup, sa troupe et ses débris,
Dans un asile sûr près d’être recueillis,
Embarquent leurs trésors, leur ressource et leur joie.
« Gulnare, si jamais chaque goutte de sang
De Conrad me valait le royal diadème
Du sultan de Stamboul, un ciel éblouissant,
Si pour chaque cheveu, toute une mine même
D’or solide et massif s’étalait à mes yeux ;
Si des mille une nuits l’incroyable magie