Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/67

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Debout silencieux le palmier solitaire :
Tout fixe les regards, par ses mille couleurs,
Tout frappe et tout émeut les plus froids spectateurs.
La mer Égée au loin dont la voix tombe éteinte
Vient apaiser ici le courroux de ses flots
Et son sein, reflétant une plus suave teinte
Et de saphir et d’or étale ses tableaux
Mêlés au sombre aspect des ombres de mainte île,
Fronçant sur l’océan au sourire tranquille.

II


Revenons à mes chants, dont tu m’avais distrait.
En contemplant tes bords, qui n’a senti l’attrait,
Athène, et de ton nom l’éloquente magie ?
Oui, quel que soit le thème où court la fantaisie,
Ton charme irrésistible embellit tous ces lieux.
Qui jamais, s’il a vu le coucher glorieux
Du soleil descendant sous tes murs, belle Athène,
Peut oublier d’un soir la ravissante scène ?
Non, ce n’est pas celui qui des lieux et du temps,
Libre, revient sans cesse au groupe des Cyclades.
Cet hommage n’est pas étranger à mes chants,
L’île de mon Corsaire, entre tes cent naïades,
Fut jadis ton domaine. Ah ! que ta royauté
Y refleurisse un jour avec la liberté !