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Larme trop éloquente et pleine de danger,
Et dans un œil de femme irrésistible charme,
De faiblesse instrument qu’elle sait ménager,
Pour vaincre ou pour sauver, son égide ou son arme.
Fuis ce charme par qui chancelle la vertu.
Une femme éplorée aveugle la sagesse.
Qui fit fuir un héros, veuf d’un monde perdu ?
L’œil d’une Cléopâtre humide de tendresse.
Pardonnez toutefois au triumvir romain :
Par des larmes combien ont perdu, non la terre,
Mais le ciel, en vendant leur âme, don divin,
Au démon qui nous fait une constante guerre !
D’une beauté légère en essuyant les pleurs,
Ils se sont infligé d’éternelles douleurs.

XVI


Le rayon matinal se joue et se repose
Sur ses traits altérés ; d’hier a fui l’espoir.
Que sera-t-il avant la nuit ? Ah ! quelque chose,
Peut-être, où le corbeau, funèbre hôte du soir,
Des ailes frôlera sa paupière glacée,
Volant inaperçu sur le corps engourdi,
Quand du soleil couchant la liquide rosée
Ravivera la terre et tout, excepté lui !