Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est un conflit, un choc, de l’esprit un chaos,
Lorsque chaque élément l’un à l’autre contraire,
Tous en convulsion, en furieux assauts
Se font, en se heurtant, confusément la guerre,
Le remords qui frémit, remords impénitent,.
Qui, jusqu’ici grinçait, muet, tout en luttant
Crie : Ah ! je te l’ai dit ; quand la chose est passée.
Vaine voix ! Cet espoir indompté, haletant,
S’élève et se roidit en rebelle pensée,
Et c’est le faible seul, lui seul qui se repent,
Même alors qu’il sent plus à l’heure solitaire
Qu’il découvre à lui seul toute sa nudité ;
Alors la passion ne sévit plus entière,
Despotique tyran qui l’avait emporté,
Sur le reste jetant un voile qui l’efface.
L’âme à ce temps évoque, en ce vaste horizon,
L’amas des souvenirs qu’un seul regard embrasse ;
L’ambition qui meurt, l’amour et son poison,
Avec ses vains regrets les écueils de la gloire,
La vie et ses périls, le calice trompeur
De la joie où chacun essaie en vain de boire,
Sans la goûter jamais, mirage tentateur,
Pour d’indignes rivaux le mépris et la haine,
Prêts à nous opprimer, vainqueurs peu généreux.
Le passé sans espoir, et l’avenir qu’entraîne
Le sort, sans y songer, vers l’enfer ou les cieux ;
Actes, mots et pensers, de mémoire poignante ;