Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/18

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De peur qu’il ne dévoile à Conrad ses secrets,
Pour lui ravir les siens ; qu’ainsi son stratagème
Ne le fasse tomber dans ses propres filets.
Un rire de démon se déchaîne en son rire,
Excitant crainte et rage. Où son sourcil haineux
Sillonne un arc de feu, au ténébreux empire
L’espoir fuit, la pitié soupire ses adieux.

X


La mauvaise pensée a de légers indices
Au dehors ; au dedans fermentait son esprit.
L’amour laisse tout voir, ses phases, ses caprices
L’ambition, la haine, un rancuneux dépit
Ne décèlent aux yeux rien qu’un amer sourire,
Une lèvre crispée, une faible pâleur
Sur ses traits composés, seuls signes du délire,
De passions vibrant aux profondeurs du cœur.
Que celui qui veut voir soit lui-même invisible.
Alors le pas pressé, vers le ciel ce regard,
Le poing fermé, s’arrête en une transe horrible :
Dans l’attente fiévreuse avec un œil hagard,
De peur qu’un pas perfide à l’instant ne saisisse
Cette terreur de l’âme en approchant trop près.
Puis chacun de ces traits exprimant le supplice
De ce cœur découvert à nu dans ses secrets,