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Et qui contesterait ce que ce chef décide ?
Cet homme solitaire, être mystérieux
Qui ne sourit qu’à peine et rarement soupire,
Dont le nom fait pâlir les plus audacieux,
Tous ces fronts basanés, et d’un terrible empire
Subjugue aussi les cœurs par l’art de commander,
Qui fascine, dirige et glace un cœur vulgaire.
Quel est donc ce pouvoir où chacun doit céder
Qu’envie et reconnaît sa troupe aventurière ?
Quel est donc ce lien qui tient ainsi leur foi ?
Ta puissance, ô pensée, et ton art, ô génie !
Conquérant le succès, tu le gardes en roi,
Assimilant au fort le faible en ta magie.
En restant à leurs yeux insondable, inconnu,
Tu sais approprier leurs exploits à ton moule ;
Ainsi, sous le soleil ceci s’est toujours vu,
C’est pour un seul qu’il faut que travaille la foule.
La nature le veut. Mais que le travailleur
Au riche possesseur veuille épargner sa haine,
Qu’il pèse le joug d’or et le poids du labeur,
Il trouvera légère et sa peine et sa chaîne !

IX


Différent des héros des siècles fabuleux,
Démons en actions, mais dieux en apparence,