truis
Des dispositions où tu vois que je suis. [1500]
Si j'eus une raison, maintenant j'en ai trente
Qui doivent à jamais disgracier Dorante.
Scène IV
La coquine le sert indubitablement,
Et m'en a, sur son compte, imposé doublement.
Sur quoi donc, s'il vous plaît, vous a-t-il fait querelle ? [1505]
Sur un malentendu : pour une bagatelle.
Ce procédé l'exclut du rang de vos amis ?
Quelque ressentiment pourrait m'être permis ;
Mais je suis sans rancune ; et ce qui se prépare
Va me venger assez de cet esprit bizarre. [1510]
Ce que j'apprends encor lui fait bien moins d'honneur.
Quoi donc ?
Qu'il est le fils d'un maudit chicaneur,
Qui, n'écoutant prière, avis, ni remontrance,
Depuis dix ou douze ans, me plaide à toute outrance.
Des sottises d'un père, un fils n'est pas garant : [1515]
Mais le tort que me fait ce plaideur est si grand,
Que je puis, à bon droit, haïr jusqu'à sa race.
Ce procès me ruine en sotte paperasse ;
Et sans le temps, les pas, et les soins qu'il y faut,
J'aurais été poète onze ou douze ans plus tôt. [1520]
Sont-ce là, dites-moi, des pertes réparables ?
Le dommage est vraiment des plus considérables.
Il faut que le public intervienne au procès,
Et conclue, avec vous, à de gros intérêts.
Et Dorante n'a-t-il contre lui que son père ? [1525]
Pardonnez-moi, monsieur, il a son caractère.