Scène IV
Qu'as-tu donc tant à faire [1010]
Avec ce cavalier qui ne semble chez moi
S'être impatronisé, que pour être avec toi ?
De tous nos entretiens vous seul êtes la cause.
Voyons un peu le tour qu'elle donne à la chose.
Tout simple. Le jeune homme entend vanter à tous [1015]
Certaine tragédie en six actes, de vous,
Que l'on dit fort plaisante, et qu'il brûle d'entendre,
Sans qu'il sache par qui, ni trop comment s'y prendre.
Et n'a-t-il pas l'ami qui me l'a présenté ?
Monsieur De L'Empyrée ? Il aura plaisanté, [1020]
De caustique et de fat joué les mauvais rôles,
Et parlé de vos vers, en pliant les épaules.
J'en croirais quelque chose, à son rire moqueur.
Le serpent de l'envie a sifflé dans son coeur.
Oh ! Bien, bien, double joie, en ce cas, pour le nôtre ! [1025]
Je mortifierai l'un, et satisferai l'autre ;
L'autre aussi bien m'a plu, comme il plaira partout.
Il a tout à fait l'air d'un homme de bon goût ;
Et d'ailleurs il me prend dans mon enthousiasme.
Je suis en train de rire, et veux, malgré mon asthme, [1030]
Lui lire tous mes vers, sans en excepter un.
Vous me déferez là d'un terrible importun.
Va donc me le chercher.
Faites-en votre affaire.
Je me vais occuper d'un soin plus nécessaire.
Il faut que je m'habille.