L'heureux tempérament ! Ma joie en est extrême.
Gai, vif, aimant à rire ; enfin, toujours le même. [450]
C'est que je vous revois. Oui, mon cher Baliveau,
Embrassons-nous encore, et que, tout de nouveau,
De l'ancienne amitié ce témoignage éclate.
La séparation n'est pas de fraîche date ;
Convenez-en : pendant l'intervalle écoulé, [455]
La parque, à la sourdine, a diablement filé.
En auriez-vous l'humeur moins gaillarde et moins vive ?
Pour moi, je suis de tout ; joueur, amant, convive ;
Fréquentant, fêtoyant les bons faiseurs de vers.
J'en fais même comme eux.
Comme eux ? [460]
Oui. [460]
Quel travers ! [460]
Pas tout à fait comme eux, car je les fais sans peine.
Aussi me traitent-ils de poète à la douzaine ;
Mais, en dépit d'eux tous, ma muse, en tapinois,
Se fait, dans Le Mercure , applaudir tous les mois.
Comment ?
J'y prends le nom d'une basse-bretonne. [465]
Sous ce voile étranger, je ris, je plais, j'étonne ;
Et le masque femelle agaçant le lecteur,
De tel qui m'a raillé fait mon adorateur.
, à part.
Il est devenu fou !
{{Personnage|FRA