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le chalet des sapins

Le massif en question s’élevait vis-à-vis des croisées de la salle à manger du rez-de-chaussée. La fenêtre, de plain-pied avec le sol, était grande ouverte, si bien qu’un observateur, caché derrière les branches, était à même de voir ce qui s’y passait, sans courir le risque d’être aperçu lui-même.

Marguerite avait évidemment entendu nos appels ; pourquoi ce parti pris de ne pas répondre et cette immobilité mystérieuse ?

Je mis un doigt sur ma bouche ; Maurice avait compris. Nous marchons sur la pointe du pied, et, à force de précautions, nous arrivons à nous glisser sous les branches, sans avoir froissé une herbe ou fait crier un caillou.

C’était bien Marguerite que nous avions devant nous, Marguerite blottie dans les feuilles, la tête penchée en avant, une main en abat-jour devant ses yeux, tandis que de l’autre elle se retenait au tronc de l’arbuste.

Je suivis la direction de son regard, et un cri de surprise faillit m’échapper.

Je venais, en effet, d’apercevoir au fond de la chambre, debout devant l’armoire aux provisions, la silhouette caractéristique du bohémien. L’armoire était au pillage ; les doigts de Zaféri, agiles