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Le dicton « Crédit est mort » est inconnu à Dinochau, qui, par dîners de 30 sous, a laissé bien souvent monter jusqu’au billet de mille le crédit accordé à ses clients.

Tant que le vent contraire soufflait pour l’abonné, Dinochau oubliait le compte ; mais à la moindre embellie ou au retour du beau temps dans la fortune du naufragé, il avait une singulière façon de rafraîchir la mémoire du client, redoré et distrait sur la nécessité d’un à-compte ou du payement.

En servant le potage, Dinochau disait gravement :

« Messieurs, au dessert, j’aurai l’honneur d’offrir un air de musique à l’un de vous. »