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M. Fraichot. — Trois cents francs ! Ça me paraît cher !

Mme  Cambournac. — Vous offriez tout à l’heure neuf cents et neuf cent cinquante francs !

M. Fraichot. — Je ne dis pas le contraire ; mais je ne suis pas prodigue, je le répète, et trois cents francs ça me paraît beaucoup d’argent… beaucoup trop d’argent !

Mme  Cambournac, d’un ton froissé. — Ah ! dites donc, vous, je donne mon idée, moi, mais je ne gagne pas dessus.

M. Fraichot. — Je le sais, madame Cambournac ; seulement il n’est pas défendu d’aller à l’économie, n’est-ce pas ?

Mme  Cambournac, avec colère. — Au fait, je suis bien bonne ! Faites-en ce que vous voulez de votre parent, je m’en bats l’œil (S’animant.) Pourquoi ne le mettez-vous pas tout de suite dans l’huile, comme les sardines… ou dans la graisse d’oie, ça conserve aussi ? Pendant que vous y êtes, monsieur Fraichot, employez le procédé pour conserver les légumes qu’on fait sécher au four.

M. Fraichot. — J’y pensais à l’instant ; mais si nous travaillons, nous aurons besoin de notre four…

Mme  Cambournac, avec ironie. — C’est fort malheureux, ma foi ! Car sans ça vous empochiez vos fameux trois cents francs !

Mme  Fraichot. — Il me semble, Hector, que madame vous a indiqué un prix raisonnable…

M. Fraichot, s’emportant. — Toi, Eudoxie, tu ferais mieux de te taire ! Elle a dit trois cents francs au hasard, comme elle aurait tout aussi