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donnera un bon prix de Modeste asile, qui ruine son possesseur, et nous en serons enfin débarrassés.

15 avril 1864. — J’ai écrit en secret au propriétaire pour savoir au juste le jeu du Trougaillac.

19 avril 1864. — J’avais bien deviné : le Trougaillac agissait en sondeur. Le propriétaire m’écrit qu’il lui a offert amiablement 950.000 francs avant l’adjudication — il se croit déjà si sûr de son fait qu’il parle d’adosser une vacherie modèle au mur mitoyen de Modeste asile.

J’ai immédiatement écrit au propriétaire que je lui offrais un million.

28 avril 1864. — J’ai enfin triomphé du Trougaillac ! Le château et son parc de 80 hectares sont à moi ; je vais les annexer à Modeste asile.

15 mai 1864. — Nous nous sommes installés aujourd’hui au château. Au bout du parc, sur l’emplacement de Modeste asile, j’ai fait placer une grille pour la sortie des voitures. — Le fouet du cocher fait accourir chaque fois les Bidaut à leur fenêtre. Ils sont verts de jalousies, et la femme Bidaut cherche à se venger en nous faisant un geste qui semble vouloir dire que nous crachons plus haut que nous avons la bouche.

18 mai 1864. — J’apprends que l’ancien propriétaire a payé à M. de Trougaillac-Gaillac une commission de cent mille francs. Pourquoi ???